Le rejet par l'Assemblée du projet de loi immigration a électrisé la séance de questions au gouvernement.

Cyrielle Chatelain (au centre), à Paris, le 14 novembre 2023. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Parole contre parole. La présidente des députés écologistes, Cyrielle Chatelain, a accusé son collègue Renaissance Jean-René Cazeneuve de lui avoir dit dans l'hémicycle qu'elle serait "tondue à la Libération pour avoir voté avec le RN". Elle a demandé mercredi 13 décembre des sanctions contre lui pour cette "insulte menaçante" que l'intéressé dément.
Mardi, lors de la séance des questions au gouvernement électrisée par le rejet du projet de loi immigration la veille, "il m'a asséné, à deux reprises et avec détermination, les propos suivants : 'Tu seras tondue à la Libération pour avoir voté avec le Rassemblement national'" , a affirmé Cyrielle Chatelain dans une lettre de protestation adressée à la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet (Renaissance).
"La tonte des femmes à la Libération constituait une attaque contre leur intégrité physique et une destruction de ce qui représentait leur féminité. Le message est clair : en tant que femme, je me dois de rester à ma place et tenir ma langue" , poursuit la députée, demandant dans sa lettre "une peine disciplinaire" contre Jean-René Cazeneuve après cette "insulte menaçante".
"Collusion de la gauche avec le RN"
Ce dernier n'était pas directement joignable mercredi matin, mais selon le journal Le Figaro il "dément fermement" ces propos, qui ne figurent pas au compte-rendu de la séance. "Il lui a reproché la collusion de la gauche avec le RN, pas à titre personnel", a réagi l'entourage de Jean-René Cazeneuve auprès de l'AFP. "Il a du mal avec le fait que la gauche puisse voter un texte sur l'immigration avec le Rassemblement national".
"Témoin direct de cette scène, je la confirme", a déclaré sur X Olivier Faure, Premier secrétaire du PS qui siège tout proche de Cyrielle Chatelain et Jean-René Cazeneuve.
Mardi, Cyrielle Chatelain a demandé à la Première ministre, Elisabeth Borne, de renoncer au projet de loi immigration du gouvernement, qui "reprenait les obsessions identitaires de l'extrême droite", se disant fière que son groupe ait déposé et défendu la motion de rejet qui a entravé le texte en première lecture à l'Assemblée nationale.
Celle-ci a été adoptée avec les voix de la gauche, de nombreux députés LR et de la quasi-totalité du groupe RN. "A votre place, je ne serais pas fière" , lui a répondu la Première ministre.
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